Aujourd’hui, on va parler argent. Oui, ce sujet peut sembler un peu tabou, mais c’est pourtant le nerf de la guerre. Avant de travailler dans le milieu floral, je n’avais aucune idée du prix réel des fleurs, et je trouvais ça souvent « trop cher ». Du coup, j’ai décidé de vous parler de prix… en toute transparence.

La saisonnalité, un facteur clé

Comme tout être vivant, les fleurs ont une saison. Respecter cette saisonnalité est essentiel pour ne pas exploser son budget.

Eh oui, pas de tomates ni de pivoines en plein mois de janvier, désolée !

Pinterest, Instagram et réalités budgétaires

Beaucoup d’entre vous arrivent avec des idées trouvées sur Pinterest ou Instagram. Ces plateformes sont d’excellentes sources d’inspiration, mais il faut rester prudent. La plupart des exemples viennent de mariages outre-Atlantique, avec des budgets bien différents des nôtres.

Vous avez sûrement vu cette arche gigantesque entièrement recouverte de roses et de dahlias ? C’est sublime, mais êtes-vous prêts à dépenser 10 000 € ou plus rien que pour ça ? Probablement pas.

Les fleurs : un produit de luxe fragile

Soyons honnêtes : aujourd’hui, la fleur est un produit de luxe. C’est une matière première fragile, périssable, coûteuse… et surtout, non vitale.

En achetant un bouquet, vous payez aussi le travail du fleuriste. Quelqu’un qui doit faire face à des charges nombreuses : loyer, assurances, cotisations sociales, matériel, comptable, essence, communication… et bien sûr, son temps et son savoir-faire.

Un exemple concret : le bouquet de mariée

Parlons chiffres. En moyenne, j’achète mes fleurs à environ 1,30 € HT la tige. Cela varie : certaines petites fleurs peuvent coûter 0,50 € en promotion, d’autres, comme les roses de jardin à la fête des mères, peuvent atteindre 4 à 5 € la pièce.

À cela s’ajoutent la TVA, une marge pour couvrir les pertes (fleurs abîmées, etc.) et la main-d’œuvre (mon temps de confection et mon savoir-faire).

Prenons le bouquet de mariée, pièce phare du mariage. Il contient environ 35 fleurs + du feuillage. En gros, ça donne :

• 28 fleurs à 1,30 € = 36,40 €

• 5 fleurs plus nobles à 2,50 € = 12,50 €

• Feuillage = 5 €

• TVA 10 %
  Total achat : 59,29 €

Je revends ce bouquet entre 90 € et 110 € TTC. Ce qui, honnêtement, ne correspond même pas à une marge x2 quand on pense aux charges et à mon salaire (parce que oui, même si c’est un métier passion, il faut pouvoir vivre).

La marge et la réalité du métier

Cette marge peut varier : certains postes sont plus rentables, d’autres moins. Il y a aussi des prix « psychologiques » qu’on préfère ne pas dépasser. Et parfois, sans raison apparente, les fleurs coûtent un peu moins cher, ou le style demandé permet d’utiliser des variétés moins coûteuses. C’est toujours une bonne surprise !

Quand on ajoute au devis bouquet, décor de cérémonie, accessoires, centres de table, location de vases, installation, déplacement… ça monte vite !

Aujourd’hui, je demande un minimum de 1500 € pour une prestation mariage complète. En dessous, c’est compliqué d’offrir un rendu satisfaisant, sauf si vous installez vous-même, que la cérémonie est très petite, ou qu’il y a moins de 30 invités.

Pourquoi réduire un devis n’est pas si simple

Parfois, vous demandez un centre de table plus petit ou une arche moins fournie. Sachez que chaque devis est réfléchi selon le contenant et le rendu attendu.

Par exemple, nos coupes ou bols pour compositions ont un certain diamètre, nécessitant un nombre précis de fleurs. En mettre moins créerait des trous et une composition visuellement vide. Et n’oubliez pas, vous nous avez choisis pour notre univers et nos réalisations, que vous avez vues sur notre site ou Instagram. Nous devons conserver cette image.

Diviser le prix par deux, c’est diviser la qualité… et souvent, la déception au rendez-vous.